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    Non, monsieur Schivardi, l’attitude des jeunes filles n’est responsable d’aucune délinquance et n’est encore moins un « appel au viol »!

    Par Anne Brassac (14 août 2011)
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    Gérard Schivardi, candidat du Parti Ouvrier Indépendant (POI) en 2007, maire de Mailhac, et un des quatre secrétaires nationaux du POI, a tenté de mettre en place dans son village de 441 habitants un couvre-feu à 22h pour les moins de 17 ans. L’arrêté, digne d’un élu UMP, a été invalidé par la sous-préfète de Narbonne. Cette mesure, faisant suite à des cas de comas éthyliques et surtout à un viol, était censée protéger la jeunesse de son village. Schivardi s’en justifie dans une interview qu’il a donné pour le site internet « Nouvelles de France » (1). Il s’agit d’un site qui se définit comme de droite, libéral et conservateur et qui véhicule une idéologie foncièrement réactionnaire. Pour Schivardi, la « délinquance » qui se développe dans son village est du fait des «Des jeunes de Narbonne viennent avec leurs BM’ et font n’importe quoi.». Mais si ceux-ci viennent, «c’est à cause de la vingtaine de jeunes filles de 13 à 16 ans que compte le village et qu’ils ont rencontré au collège à Narbonne. Ce sont elles qui les ramènent »... Par ailleurs, comme on peut le lire dans un article du Midi libre, il déclare «Les filles mettent des choses hallucinantes sur Internet, de vrais appels au viol » (2).

    Ainsi, les choses sont claires, les problèmes de drogues, d’alcool et même les viols, en dernière instance, pour Schivardi c’est de la faute de ces filles qui aguichent les jeunes en BM’ dont les hormones les empêchent de réfléchir. C’est le discours sexiste habituel et insupportable, « elle n’avait qu’à pas mettre de mini-jupe si elle ne voulait pas se faire violer ». Mais en plus d’être responsables de leur viol potentiel, ces jeunes filles se retrouvent à elles seules responsables des problèmes de délinquance du paisible village de Mailhac ! Un tel discours machiste est scandaleux de la part de n’importe quel individu, mais venant d'un dirigeant du POI c’est encore plus haïssable.

    A l’heure de l’« affaire DSK » qui a donné lieu à un florilège de propos sexistes (« troussage de domestique », « il n’y a pas mort d’homme » etc.), il est plus que jamais nécessaire de rappeler qu’un viol est un crime est que le violeur seul est coupable. L’attitude d’une femme, sa tenue n’ont aucunement à être prises en compte dès lors qu’elle a exprimé son refus. La reconnaissance du viol comme étant un crime à partir de 1980 et non un simple délit est le résultat des luttes féministes. Le viol dans la grande majorité des cas n’est pas le fait d’individus pervers ou malades, il est une des manifestation les plus violentes des rapports de domination homme-femme. En effet, sur 25 000 cas par an (dont seulement 8 000 recensés « officiellement ». 75 000 cas selon les organisations qui ont impulsé la pétition contre le viol http://www.contreleviol.com/) dans 74% des cas les femmes connaissent leur agresseur (3). Ainsi, tenir ce genre de propos est extrêmement grave et participe à maintenir cet état de banalisation du viol.

    Le POI doit condamner les propos tenus par son dirigeant !

    Le viol est un crime, quand une femme dit non c’est non !


    1) http://www.ndf.fr/la-une/21-07-2011/gerard-schivardi-je-defends-ma-population-cest-ma-famille

    2) http://www.midilibre.fr/2011/07/06/un-couvre-feu-pour-les-mineurs-signe-schivardi,350511.php

    3) Estimations de SOS Femmes : http://www.sosfemmes.com/violences/viol_chiffres.htm

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