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En Rhône-Alpes-Auvergne, le Front de gauche en cours d’implosion

Lien publiée le 3 juillet 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.rue89lyon.fr/2015/06/28/rhone-alpes-auvergne-le-front-de-gauche-en-cours-dimplosion/

Aux régionales de décembre prochain, combien comptera-t-on de listes en Rhône-Alpes-Auvergne à gauche ? Une seule chose est sûre : Jean-Jack Queyranne devrait mener une liste PS. Du côté du Front de gauche, cette union qui avait porté Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle semble avoir vécu dans la nouvelle région.

On s’achemine vers un rassemblement « à la grenobloise » autour principalement des écologistes et du Parti de gauche, après le vote de leurs militants ce samedi.

Reste à savoir ce que fera le PCF, tenté de constituer sa propre liste.

Candidats du Front de gauche aux élections européennes pour la région Sud-Est.

Marie-Christine Vergiat, Eric Coquerel et Raphaël Debû, lors de la présentation des candidats du Front de gauche aux élections européennes de 2014 pour la région Sud-Est. DR

En décembre dernier, Europe Ecologie – Les Verts (EELV) avait lancé un rassemblement de tous les partis de gauche en dehors du PS. Toutes les composantes du Front de gauche avaient répondu à l’appel : la principale, le PCF mais aussi le Parti de gauche (PG) de Mélenchon et Ensembles (ex-Gauche unitaire notamment).

Les communistes ont participé aux discussions. Et puis les sirènes de Jean-Jack Queyranne se sont faites plus insistantes. L’actuel président du conseil régional de Rhône-Alpes a fait une proposition très alléchante aux communistes qui sont dans son exécutif (comme les écolos). Il leur a proposé une douzaine de sièges et la tête de liste dans la Loire et l’Allier. Certains cadres du parti n’ont pas été insensibles à ces égards, notamment du côté de l’Ardèche.

Le PCF a discuté avec les socialistes alors que le conseil national du parti confirmait le 10 juin que « la politique libérale du gouvernement ne crée pas les conditions de listes communes avec le PS ».

Ces discussions avec le PS ont eu le don d’énerver les écolos qui ont sommé les communistes de la région de rapidement se positionner : « c’est eux ou c’est nous ». Cette réaction d’EELV a fortement déplu alors que les sujets de discorde entre les deux partis sont importants (la ligne TGV Lyon-Turin, notamment).

« Ni socialiste, ni écologiste »

Finalement, le week-end des 20 et 21 juin, à La Ricamarie (Loire), le PCF a décidé de « s’orienter vers un rassemblement de type nouveau, en s’appuyant sur la dynamique du Front de Gauche », comme l’énonce la déclaration officielle.

Conséquence : agacement maximum chez les partenaires du Front de gauche, PG et Ensemble déjà engagés dans le rassemblement avec EELV, au point d’avoir commencé à battre campagne.

Après cette prise de position, le PCF n’a pas brillé par sa communication. Contactée par Rue89Lyon, la chef de file des communistes pour les régionales en Rhône-Alpes-Auvergne, Cécile Cukierman n’a pas donné suite. En revanche, elle s’est exprimée dans les colonnes de l’Humanité :

« Il nous semble, sur le fond comme sur la forme, que toutes les conditions ne sont pas réunies pour qu’il n’y ait qu’une seule liste à gauche au premier tour. C’est vrai avec le Parti socialiste, c’est vrai avec Europe Écologie-les Verts. La construction d’une liste ne peut pas consister à se répartir les places sur un bout de table depuis Paris ou Lyon. »

Bref, la ligne du PCF dans la région peut actuellement se résumer par « ni socialiste, ni écologiste ».

Un militant du PCF du Rhône considère que c’est aux autres partis du Front de gauche de choisir entre une alliance avec les communistes et une alliance avec les écologistes :

« La question leur est posée. Nous, nous ne voulons pas être la cinquième roue du carrosse et appliquer le programme d’EELV. »

Ce mercredi une « réunion de la dernière chance » s’est tenue à Lyon. Tous les partis étaient rassemblés, de Nouvelle Donne à EELV, en passant par le PG et Ensemble!. Mais le PCF a opté pour la politique de la chaise vide.

« On tient au Front de gauche mais dans un grand rassemblement »

Et ce samedi, les militants du parti de Mélenchon, le PG, ont répondu à l’ultimatum des communistes : ils ont voté pour l’alliance avec les écolos, plutôt qu’un retour au Front de gauche strico sensu. Ils ont clairement privilégié ce qui leur a réussi à Grenoble avec l’élection d’Eric Piolle.
Andrea Kotarac, chef de file du parti de Mélenchon dans le Rhône ne veut fermer aucune porte aux communistes :

« On tient au Front de gauche mais dans le cadre d’un grand rassemblement avec d’autres composantes de gauche, comme EELV. »

Les militants d’Ensemble voteront le 30 juin. En toute logique, ils devraient également confirmer leur choix d’une alliance avec les écolos plutôt qu’avec les communistes. Le leader de ce petit mouvement, le conseiller régional Armand Creus, lance un appel au PCF :

« La place des communistes est d’être avec nous, dans le grand rassemblement proposé. Mais il faut qu’ils se dépêchent ! »

Rassemblements à la carte

Les adhérents écologistes votaient également ce week-end. Logiquement, ils ont confirmé les précédents votes. Dans un communiqué publié ce dimanche, EELV se félicite de ce choix :

« Les écologistes souhaitent s’inscrire dans une liste régionale rassemblant des militants du Parti de gauche, de Nouvelle Donne, d’Ensemble, mais également des militants associatifs, des syndicalistes, des lanceurs d’alertes… »

En creux, il faut noter que les écolos ne font plus aucune référence au PCF. Dans ces conditions, difficile de voir les communistes se rallier in fine à ce rassemblement, pour retrouver ses partenaires du PG et d’Ensemble avec qui ils s’étaient présentés en 2010 aux régionales en Rhône-Alpes.

Le Front de gauche semble avoir vécu dans la région, remplacé par des rassemblements à la carte, en fonction des élections et des territoires :

Pour les régionales, reste à savoir si le PCF se présentera seul comme cela semble se dessiner, au risque de ne pas atteindre la barre des 5% des suffrages expriméspour pouvoir fusionner au second tour avec le PS, comme prévoit également de le faire le rassemblement mené par EELV.