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[26 nov] Séminaire féminisme et marxisme

féminisme marxisme théorie

Lien publiée le 26 novembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Ce jeudi 26 novembre, le "Séminaire sur le genre" et le séminaire
"Lectures de Marx", séminaires associés des "Armes de la Critique",
présentent ensemble une séance qui portera sur le thème "Féminisme et
marxisme". La séance aura lieu de 18h à 20h en salle Prestige 2 (29 rue
d'Ulm, rez-de-chaussée à gauche de l'escalier)

Pour cette séance, nous avons le plaisir d’inviter Morgane Merteuil,
porte-parole du STRASS et membre du comité externe de la revue en ligne de
théorie marxiste 'Période'.


Voici la présentation de la séance ainsi qu'une bibliographie, que vous
pouvez retrouver sur le site des "Armes de la Critique":

http://adlc.hypotheses.org/jeudi-26-novembre


Alors que le féminisme francophone possède un solide corpus matérialiste
(Delphy, Guillaumin, Claude-Mathieu…), celui-ci s’inscrit principalement
dans la filiation d’un féminisme radical qui considère la domination
masculine sinon comme “ennemi principal”, du moins comme possédant ses
dynamiques propres, qui transcenderaient les autres systèmes de
domination. Si la volonté de faire de l’oppression des femmes un enjeu
aussi digne d’attention que la lutte des classes, dans un contexte où la
gauche a souvent eu tendance à subordonner la libération des femmes au
dépassement du capitalisme, semble légitime, l’articulation entre les deux
a souvent été le point faible de ces théories, qui mènent dès lors à une
aporie stratégique.

Face à cette impression de dilemme entre lutte féministe et lutte
anti-capitaliste, un fort intérêt s’est manifesté ces dernières années
pour l’intersectionalité. Forgé par des femmes noires qui refusaient
elles-mêmes de choisir entre lutte féministe et anti-raciste, le concept
d’intersectionalité des oppressions apparaît aujourd’hui comme un outils
particulièrement prometteur en termes de possibilité d’articulation des
différents fronts de la lutte à mener en vue d’une libération collective
des systèmes de domination.

En parallèle, des féministes principalement issues des mouvements
socialistes et révolutionnaires ont développé depuis les années 70 une
analyse de l’oppression des femmes dans le contexte de la soumission plus
générale au système capitaliste. Si le manque d’intérêt pour ces théories
en France peut s’expliquer dans le contexte plus global de mise au ban des
théories marxistes au profit des courants structuralistes et
post-structuralistes au niveau académique, le récent succès de la parution
– attendue – de la traduction d’un ouvrage comme Caliban et la Sorcière de
Silvia Federici laisse espérer un renouveau d’intérêt pour un féminisme
marxiste qui sache transmettre un récit collectif aussi bien des processus
à l’oeuvre dans l’expropriation de la classe ouvrière de ses moyens de
reproduction, que de l’évolution des rapports de genre et des dynamiques
de domination coloniale et impérialiste. En théorisant ces différents
rapports de domination – de classe, de race, de genre – comme partie
prenante d’une même totalité, d’un processus commun d’accumulation du
capital, le féminisme marxiste permet, en plus de rendre compte des
différentes facettes de notre réalité, de dessiner des orientations
stratégiques concrètes dans l’optique d’une émancipation collective.

Ce séminaire sera donc l’occasion, en présentant les débats, plus anciens
ou plus contemporains, qui ont amené la théorie féministe marxiste à
s’affiner et à se complexifier, de dresser un panorama des principales
auteures qui s’inscrivent dans cette tendance, et de réfléchir ainsi à
l’apport que ces théories peuvent constituer, notamment vis-à-vis du
courant matérialiste classique aujourd’hui dominant dans les sphères
académiques françaises.



Sélection de références disponibles en ligne :

Margaret Benston, « Pour une économie politique de la libération des
femmes », Partisans, n° 54-55, Juillet-Octobre 1970, p. 23-31

Mariarosa Dallacosta, Le Pouvoir des femmes et la subversion sociale,
Genève, Librairie Adversaire, 1971, p. 41-97.

Silvia Federici, « Salaire contre le travail ménager », Londres/Bristol,
Power of Women Collective/Falling Wall Press, 1975 (Collectif L’Insoumise,
1977 pour la traduction française)

Johanna Brenner et Maria Ramas, « Repenser l’oppression des femmes », New
Left Review, I/144, mars-avril 1984 (Période, 2015 pour la traduction
française)

Rosemary Hennessy, « Politiques sexuelles et besoins sociaux : pour un
féminisme marxiste », in The Socialist Feminist Project, Monthly Review
Press, 2002, p. 83-87 (Période, 2014 pour la traduction française)



En espérant vous voir nombreuses et nombreux,

Les co-organisatrices et organisateurs des séminaires.